Par ce témoignage, je voudrais vous insuffler du courage, à vous qui seriez découragés par la vie en France.

Nous sommes dans un pays de droit, qui sait reconnaître des valeurs et les encourager, qui nous offre des opportunités.

Chacun de nous a un talent quelconque.

S’il veut devenir un acteur, majeur et non spectateur, qu’il le mette au service de cette société.

Ce talent lui ouvrira des portes fermées, j’en suis persuadée.

Je m’appelle Théodora. J’ai 51 ans et je suis maman d’une petite fille de 10 ans.

A la suite d’une série de drames, j’ai quitté le Cameroun en 2009.

Avec ma fille, nous sommes allées nous installer en Italie où j’avais de la famille et j’ai introduit dès mon arrivée une demande d’asile humanitaire

Mais au bout de deux ans de procédure, le statut de réfugiée humanitaire m’a été refusé. J’ai décidé d’aller m’installer à Nice en juin 2012. Parce qu’on y parlait le français, mais aussi parce que mon compagnon y résidait et que nous avions des projets professionnels ensemble. De ce fait, je me suis retrouvée sans papiers car mon permis provisoire italien avait expiré en mars 2012. Les grosses difficultés ont commencé. Je ne pouvais pas travailler, mon compagnon, petit auto-entrepreneur avait du mal, avec deux personnes en plus en charge. Nous nous ravitaillions souvent au secours populaire.

Nous nous sommes pacsés début 2013 et avons introduit la demande de permis de séjour au titre de vie privée et familiale.

Demande rejetée par la préfecture, faute de preuves officielles de vie commune datant d’au moins un an.

Dans l’intervalle, je m’activais énormément sur le plan du volontariat :

Je suis devenue bénévole Unicef Alpes- Maritimes, puis membre du conseil de l’école que fréquentait ma fille tout en participant activement à la vie scolaire. J’intervenais aussi dans les classes pour parler de l’Afrique et dire des contes de la brousse et de la savane camerounaises, que j’écrivais moi-même.

J’étais persuadée que tout ceci jouerait en ma faveur lorsqu’il faudrait trancher au sujet des papiers, car cela démontrait que je m’étais parfaitement intégrée à la vie de Nice. Quelque temps après, le Préfet  m’a invitée à déposer de  nouveau mon dossier.

Depuis avril 2014, je suis autorisée à travailler en France.

J’ai eu mon premier permis de séjour au titre de vie privée et familiale, que je dois renouveler fin juillet 2015. Dans l’intervalle mes contes ont été édités en format numérique, tous illustrés par la classe de ma fille. Ils sont utilisés à titre gratuit par les quatre écoles de la circonscription car l’inspection académique s’est emparée du projet. Du fait de mes activités bénévoles à l’école, mais aussi des résultats scolaires de ma fille et de son comportement,  elle a représenté son école dans une cérémonie à la Préfecture pour recevoir des mains des autorités, le diplôme académique de la citoyenneté.

Quant à moi, en septembre 2014, j’ai été embauchée à la même école en tant qu’Assistante d’Education. J’apporte un appui pédagogique aux élèves en difficultés d’apprentissage. Je travaille aussi en binôme avec l’enseignant à sa demande pour certaines matières, j’anime un club de lecture-écriture niveau CM1-CM2 et je suis responsable d’édition  du journal scolaire.

J’ai pu obtenir un contrat d’une année dans une autre école, pour 5 heures par semaine d’animation en temps périscolaire. J’ai arrêté mon bénévolat pour l’Unicef,  mais je le continue sous d’autres formes.

J’apporte du soutien scolaire volontairement de manière privée à quelques enfants dont les familles ne parlent pas le français.

Je ne me désespère pas d’améliorer ma situation et je suis persuadée de pouvoir y arriver, avec du travail, de la créativité et de la volonté.

Théodora

Agissons contre l'esclavagisme

Afin d'amener une réflexion plus éclairée sur l'esclavagisme en Lybie, Cécile Dimouamoua a souhaité partager avec vous ce texte poignant et emprunt d'espoir, rédigé pars ses soins.

Femme, agissons contre l'esclavagisme !